Kinshasa : procès du braquage de la Rawbank, la défense plaide la folie pour Honorine Porche

Le procès du spectaculaire braquage de la Rawbank continue de défrayer la chronique à Kinshasa. Ce mardi, la salle d’audience du Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe a vibré au rythme d’un nouvel épisode de cette affaire qui tient l’opinion en haleine.

Les avocats de la principale prévenue, Honorine Porche, ont plaidé la non-imputabilité des faits reprochés à leur cliente, invoquant des troubles mentaux graves. Selon eux, Honorine souffrirait d’une dépression sévère ayant altéré son discernement au moment des faits. Pour étayer leur argumentation, la défense a produit plusieurs rapports médicaux attestant de l’état psychologique fragile de l’accusée.

Une stratégie à laquelle les avocats des parties civiles se sont vivement opposés, estimant que ces documents nécessitent une contre-expertise indépendante afin de vérifier leur authenticité et la pertinence des diagnostics présentés. Le tribunal a pris acte de cette demande et devrait se prononcer lors de la prochaine audience, prévue pour ce jeudi.

Une opération solitaire selon la prévenue

Dans ses déclarations, Honorine Porche a affirmé avoir agi seule, sans complicité, en utilisant une arme factice pour commettre son acte. Elle reconnaît avoir planifié le braquage « par désespoir », après plusieurs démarches infructueuses auprès de la Première dame, Denise Nyakeru Tshisekedi, à qui elle aurait adressé des lettres pour solliciter une aide financière.

« J’étais à bout. Je voulais juste nourrir mes quatre enfants et rembourser une dette de 20 000 euros », a-t-elle déclaré, visiblement émue. Une confession qui divise l’opinion : certains y voient une détresse sociale transformée en folie, d’autres une manipulation calculée pour échapper à la rigueur de la loi.

Sept prévenus, deux toujours en fuite

Au total, sept personnes sont poursuivies dans ce dossier pour association de malfaiteurs, vol à main armée et terrorisme. Deux d’entre elles sont toujours en cavale, tandis que les cinq autres, dont Honorine Porche, comparaissent devant le tribunal.

Le ministère public soutient que l’acte posé par la prévenue ne peut être qualifié de simple désespoir individuel. Pour le parquet, il s’agit d’un crime organisé qui a semé la panique et entamé la confiance du public dans les institutions bancaires du pays.

Il sied de préciser que la prochaine audience est fixée au jeudi 30 octobre.

L'infaillible 

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